Quand on n’écoute pas sur la même fréquence

Parfois, ce n’est pas qu’on n’écoute pas.

C’est qu’on n’écoute pas sur la même fréquence.

Prenons un exemple vécu. En réunion, un manager dit à son équipe :

“Il faudra qu’on revoie le dossier client avant la fin de la semaine.

Une phrase en apparence neutre. Et pourtant…

Selon le modèle des “quatre oreilles” de Schulz von Thun, chacun peut l’entendre différemment :

1 - Contenu factuel : une tâche à faire, un délai.

2 - Ce que cela dit de celui qui parle : le manager est insatisfait ou inquiet du dossier actuel.

3 - Ce que cela exprime sur la relation : “Vous n’avez pas été à la hauteur” ou “Je dois vérifier ce que vous produisez.”

4 - Appel implicite : “Travaillez plus, corrigez les erreurs, et évitez que ça se reproduise.”

Et là, le décalage commence :

– Certains le prennent comme un rappel logique.

– D’autres y lisent une remise en question.

– D’autres encore se demandent si un blâme implicite est en train de tomber.

Le manager, lui, pensait juste “ajuster le planning”.

Mais en face, le message a été entendu sur plusieurs fréquences.

Est-ce un problème de “mauvaise interprétation” ?

Pas uniquement.

Ces décalages viennent :

- des postures individuelles (personnalité, expérience, sensibilité),

- de la culture implicite de l’équipe (peut-on parler franchement ?),

- de la structure de la relation (hiérarchie floue, tensions passées, déficit de reconnaissance…).

Ce n’est pas une affaire d’élocution.

C’est une affaire de cadre partagé.

Parce qu’en entreprise, on se parle souvent…

Mais rarement sur la même fréquence.

Et vous, quand vous avez “simplement” donné une consigne,

combien de lectures étaient en jeu sans que vous le sachiez ?

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