Série sur le travail 2/9 : Travail prescrit vs. travail réel : Où se situe l’écart ?

Pierre-Vincent BUSSIERE

2/27/20252 min read

Votre fiche de poste reflète-t-elle vraiment votre quotidien ?

🔎 Ce post est le deuxième de notre série sur le travail. Après avoir exploré la définition du travail, intéressons-nous à un aspect fondamental : l’écart entre le travail prescrit et le travail réel.

Reprenez votre fiche de poste et observez ce que vous faites aujourd’hui. Y a-t-il une différence ? Cet écart entre le travail "prescrit" et le "réel" est omniprésent. Mais pourquoi est-il essentiel de le comprendre, et que nous révèle-t-il sur la réalité du travail ?

1. Définir le travail prescrit et le travail réel

Le travail prescrit correspond aux tâches, missions et responsabilités formalisées dans des documents comme la fiche de poste, mais il englobe aussi les procédures, les consignes de sécurité, les règles internes, et toutes les attentes officielles de l’entreprise.

En pratique, chaque employé adapte, ajuste, et redéfinit ce qu’il fait au quotidien en fonction des imprévus, des contraintes et des besoins spécifiques de chaque situation. C’est ce qu’on appelle le travail réel.

2. Pourquoi cet écart est-il essentiel ?

Cet écart n’est pas un simple ajustement ou une adaptation pratique. Selon des études en ergonomie et en psychodynamique du travail (notamment les travaux de Christophe Dejours), cet écart représente un espace fondamental pour le bien-être, la satisfaction, et la santé au travail. En adaptant leur travail, les individus trouvent une source d’engagement et de satisfaction personnelle, car le travail réel valorise leur ingéniosité et leur jugement personnel, ce qui donne du sens à leurs actions quotidiennes.

3. Analyser l’écart pour mieux comprendre le travail

Pour les managers, les ergonomes, ou les consultants, s’intéresser à cet écart permet de toucher au cœur de l’activité réelle. Comprendre comment et pourquoi les employés modifient leur travail prescrit offre des insights précieux sur les déterminants du travail, les contraintes, et les leviers d’amélioration possibles. En d’autres termes, cet écart révèle les vraies conditions de l’efficacité et du bien-être au travail.

4. Exemples pratiques : Fiche de poste vs. réalité quotidienne

Prenons un poste en support client. La fiche de poste peut être très linéaire : "répondre aux questions", "résoudre les problèmes", "documenter les interactions". Mais dans le travail réel, il s’agit de gérer des imprévus, d’apaiser des tensions, d’adapter le discours selon chaque client, et même de signaler des points à améliorer pour éviter des problèmes futurs. Ce travail réel, loin des consignes formelles, contribue à la performance globale.

L’écart entre travail prescrit et travail réel n’est pas un défaut ; il est une richesse pour comprendre la réalité du travail et ses défis. Cet écart permet aux entreprises d’identifier des solutions concrètes et de mettre en lumière les actions qui favorisent l’engagement et l’efficacité.

💬 Dans votre expérience managériale, comment cet écart est-il perçu ? Est-il considéré comme un levier d’adaptation ou un écart à corriger ?

📌 Prochain post : Le travail bien fait – Qui en décide et comment le définir ?

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